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Dolet. 259
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III
L'an 1709, le 9- jour de février, quatre heures de relevée, en notre hôtel ct par-devant nous Jean Demoncrif, etc., font venus Fleurant Carton, fleur Dancourt, et Louis Villot, fleur Dufey, comédiens ordinaires du Roi : lefquels nous ont.dit que, au préjudice des fentences de M. le Lieutenant général de police et arrêts confirmatifs d'icelles, le fleur Dolet, qui eft même condamné en l'amende, en des dommages-intérêts et aux dépens par lefdites fentences ct arrêts, ne laiffe pas d'y contrevenir et de jouer une comédie dans fon jeu, qui eft dans le préau de la foire Saint-Germain ; ce qui fait un tort et un préjudice confidérable aux comparans, lefquels, tant pour eux que pour les autres comédiens, ayant un fenfible intérêt de faire exécuter lefdites fentences et arrêts, nous ont requis et requièrent de nous tranfporter, heure préfente, audit jeu à l'effet d'en dreffer notre procès-verbal.
Signé : F. Carton-Dancourt, Villot-Dufey ; Demoncrif.
Sur quoi nous, commiffaire, etc., nous fommes à l'inftant tranfporté audit jeu tenu par ledit Dolet dans le préau de la foire Saint-Germain-des-Prés, où étant entré à cinq heures de relevée, y avons vu et remarqué qu'apres la danfe fur corde et les fauts qui ont été faits fur Ie théâtre, il y a paru un acteur en habit d'arlequin, qui a parlé feul pendant l'efpace d'un demi-quart d'heure ou environ, et s'étant retiré derrière le théâtre, font furvenus plufieurs acteurs ct actrices en habits de fearamouche, de docteur et de fervante du docteur, dont l'un, qui eft le' docteur, a auffi parlé feul en préfence des autres. Que pendant qu'il parloit ainfl aux autres, ils faifoient figure de tracer avec le doigt de Ia main droite fur le dedans de la main gauche, une réponfe par écrit que celui qui parloit, difoit et la proféroit et expliquoit, et enfuite il la réfu-toit fans néanmoins que les autres parlaffent pendant qu'il étoit fur le théâtre ; mais s'en étant retiré, celui qui étoit refté reprenoit la parole et faifoit un difeours en préfence d'autres acteurs qui furvenoient, ce qui s'eft obfervé et continué pendant trois actes à la fin defquels l'acteur, qui étoit en fearamouche, eft venu annoncer que demain on joueroit une pièce qui auroit pour titre r Enfant efpiêgle. Dont et de quoi avons fait et dreffé le préfent procès-verbal.
Signé : Demoncrif.
(Archives da Comm., n- 38-9.)
IV
L'an 1709, le mardi 19e jour de février, fur les cinq heures de relevée, ou environ, eft comparu par-devant nous Jean-Claude Borthon, etc., M. Pierre Guyenet, confeiller du Roi, payeur des rentes de l'hôtel de cette ville de Paris, ayant le privilège dc l'Académie royale de mufique : Lequel nous a
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